vendredi 1 octobre 2010

Lutter contre les populismes - Vincent nous écrit

Cher Boris,



le "populisme" est une entité difficile à définir si l'on est sérieux et tellement agréable à utiliser comme anathème lorsque l'on ne l'est pas (sérieux) .Ou lorsque, en panne d'arguments, on jette cet anathème aux dirigeants que l'on n'apprécie pas, surtout de la presse bien pensante envers les "rebelles".

Il y a quelques années, à Paris si je me souviens bien, des intellectuels, sociologues, politologues s'étaient réunis pour tenter de le définir.

Leurs conclusions après de longues discussions étaient :

- il y a beaucoup moins de populisme que les medias n'en décrivent
- cette désignation est souvent une façon commode de raccourcir la description du phénomène, voire de cacher son incapacité à le décrire.

A ce sujet, les journalistes qui cèdent à cette tentation m'agacent régulièrement, et en général confirment dans la foulée leur légèreté
- une définition assez acceptée par ces intellectuels sus-cités était la volonté des populistes de mettre en avant des questions nationales de portée marginale sinon modeste, mais qui présentent l'intérêt de susciter un certain engouement populaire, tout en ayant par ailleurs la ferme intention de ne pas modifier l'essentiel. "Tout changer pour que rien ne change"

En ce sens, Berlusconi serait pour moi un conservateur typique, ultra-libéral, tout comme Sarkozy. Ce dernier a agité l'épouvantail de l'insécurité et des boucs émissaires, étrangers, mais son côté réactionnaire surpasse nettement celui de la manipulation temporaire. Ultra-libéral et réactionnaire lui-aussi plus que populiste.Tous 2 au service de la haute bourgeoisie. La droite décomplexée, pour laquelle le populisme est une fioriture.

Un modèle de populisme a été incarné par Péron, moderniste, pro-syndicats, laïc, mais dont le modèle était Mussolini. En même temps il emprisonnait les militants de gauche, soutenait la C.I.A. au ppoint de participer à des cours de contr-insurrection. Il a poussé le paradoxe jusqu'à écrire au Che en lui disant qu'au fond ils étaient toue 2 des rebelles... Son utilité sociale et historique a été de faire parvenir la bourgeoisie industrielle au pouvoir, au détriment de la bourgeoisie foncière, semi- féodale, liée au clergé.

En lisant le livre d'Howard Zinn "Histoire populaire des Etats-Unis depuis 1492", que je recommande, on peut être surpris de voir combien de fois de nombreux dirigeants états-uniens ont fait vibrer cette corde, parfois grossièrement.

Chavez, Morales ne sont évidemment pas populistes non plus , vus les changements de fond qu'ils ont provoqué dans leur pays respectif, que l'on s'en réjouisse ou qu'on le regrette.Ils ont une étiquette "socialiste".

Evidemment, je ne te mets pas au même niveau que ces journalistes qui vulgarisent ce terme. Au contraire

Amicalement

Vincent

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