mardi 24 août 2010

quel rythme scolaire pour nos enfants ? des réformes possibles et souhaitables


Chers amis,

Afin de prolonger les échanges amorcés sur la question des rythmes scolaires, je vous transmets ici quelques réflexions complémentaires à mon premier envoi de ce début de semaine.

Le rythme d’apprentissage idéal pour l’enfant a été clairement évoqué par les chercheurs :


Dans la presse de ces derniers jours, on trouve de nombreux échos des travaux de chercheurs qui, comme Hubert Montagnier, indiquent que « L’attention des élèves est en fait maximale entre 9 h 30 et 11 h 30 puis de 15 heures à 16 h 30, créneaux dont la durée varie bien entendu selon l’âge ». A cet égard, le passage en 2008 à la semaine de 4 jours (au primaire), a été une erreur certaine : Il a provoqué une pression accrue sur les élèves pendant le temps de présence en classe qui a gagné en densité et l’attention des enfants a pu en être atteinte. La FCPE milite d’ailleurs clairement pour un retour à la semaine de quatre jours et demi.

Les spécialistes plaident pour une heure banalisée lors de l’arrivée à l’école le matin, pour permettre à l’élève de commencer la journée scolaire par des activités d’éveil et pas immédiatement par une heure d’apprentissage ne correspondant pas au rythme naturel des enfants. Terminer la journée plus tôt serait également un atout pour l’enfant.

Plus globalement, un consensus des chercheurs existe autour de l’idée du « 7-2 », c'est-à-dire un apprentissage sur sept semaines de travail à l’école, et deux semaines de repos en vacances ; Ce rythme « idéal » pour l’enfant, conduirait à allonger notamment les vacances de Toussaint, trop courtes, pour permettre aux élèves de se régénérer alors que le premier trimestre scolaire est notoirement trop long et éprouvant. Les résultats de l’enquête PISA montrent aussi que les systèmes éducatifs où les résultats sont collectivement les meilleurs, prévoient un calendrier scolaire plus étiré que le notre (en France, autour de 140 jours de présence en Classe, alors que le temps de présence peut aller jusqu’à 190 jours dans certains pays scandinaves). La réforme pour raccourcir les vacances d’été serait donc surement un choix profitable aux enfants, à condition bien sur de limiter le temps de présence en classe pendant la semaine et de développer les activités péri-scolaires en conséquence (qui réduisent les inégalités en évitant que les enfants en difficulté soient livrés à eux-mêmes hors de l’école…)

Les réformes du rythme scolaire, un serpent de mer qui relève d’un choix de société complexe, et qui implique des aménagements des enseignements pour réussir



En prenant un peu de recul historique, comme nous y incite cette chronologie, très documentée, sur les différentes études et décisions gouvernementales prises depuis 50 ans (http://www.vie-publique.fr/chronologie/chronos-thematiques/rythmes-scolaires.html), on se rend compte que la question du rythme scolaire est un « vieux serpent de mer » :

Le bon « dosage » sur le plan des rythmes scolaires est simple si l’on prend uniquement en compte l’intérêt de l’enfant en fonction de ses rythmes biologiques (cf supra), mais délicat à trouver quand on songe aux incidences économiques et sociales importantes qu’impliqueraient un changement de calendrier que ce soit pour l’organisation de l’industrie du tourisme (l’organisation des trois vacances de février et avril en trois zones est le fruit du lobbying indirect de l’industrie des sports d’hiver), ou pour la vie professionnelle ou familiale.

De manière connexe à la question des rythmes scolaires, et afin que l’élève se sente mieux en classe et à l’école, que les inégalités face à l’apprentissage diminuent, que les enseignements fassent sens pour l’élève, il faut aussi évoquer la question de la « carte des enseignements », alors que le « retour aux fondamentaux » (mathématique, français) a été une des priorités des gouvernements de droite depuis quelques années, peut être faut il aujourd’hui penser à présenter, notamment au collège, une « carte des fondamentaux » plus équilibrée, qui permettrait l’organisation des enseignements autour de 4 pôles d’apprentissage compréhensifs (les humanités et les arts, les sciences, les langues, le sport) pour éviter que les élèves ne soient saisis d’une impression de « zapping pédagogique » provoquée par la multiplication du nombre d’enseignants et la lourdeur des enseignements.

Développer la bivalence pour resserrer les équipes pédagogiques en charge des élèves, serait donc une réforme de première importance qui nécessiterait de toucher au statut des enseignants pour l’adapter en le revalorisant au passage ;

Amitiés
Boris


PS : Ci-dessous, le lien vers le livre de mon père (pardon pour la publicité familiale) intitulé « Education Nationale, Etat d’urgence, on a oublié le principal » qui reprend quelques unes des analyses évoquée ci-dessus, notamment sur la perte de sens, le zapping pédagogique et qui évoque quelques pistes de réformes de gauche profitables à l’école et aux élèves.



http://www.publibook.com/boutique2006/detail-4547-PB.html

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