samedi 21 mars 2009

Gardons la foi socialiste malgré les dévoiements des prélats du socialisme



Un des camarades de mon Eglise socialiste, Matthieu R., vient de nous transmettre son témoignagne sincère d'Ex Chrétien, qui explique en quoi la visite du pape au Cameroun
représente un dévoiement profond des missions d'un homme de dieu " des millions de CFA perdus pour l'économie locale et surtout le silence, la compassion à l'égard du président Paul Biya, 28 ans de règne "démocratique" , ordonnant à l'armée de tirer sur la foule lorsque celle-ci conteste ses décisions. L'impression que le Pape va juste aller faire son "Gombo" (combinazzione berlusconiennes) dans des pays stable politiquement (c'est-à-dire corrompus et contrôlés par l'armée) comme le Cameroun et l'Angola, en se désintéressant des problèmes locaux et encore plus des pays ayant vraiment des problèmes (RDCongo, Zimbabwe...) , ce qui serait à leurs yeux la première tâche d'un "homme de Dieu".

Je lui réponds pour brocarder, dans un parallèle politique, les errances des prélats de Solférino, qui ne doivent pas cependant nous empècher de garder la foi dans le socialisme...


Cher Matthieu,

je te remercie pour ce point de vue politique et personnel sur les dévoiements des hommes d'Eglises et les désillusions qu'ils entrainent chez les croyants.

Ton témoignage "d'ex" (chrétien) prouve qu'il y a une attente d'exemplarité morale de ceux qui ont choisi d'endosser l'habit d'homme de Dieu, de guide des croyants. Et quand on découvre, malheureusement, que "l'homme reste ce qu'il est", avec ou sans une soutane, il est naturel d'en concevoir dépit et désillusion. Combien d'hommes de foi qui dévoient les promesses du baptême au quotidien, et qui contredisent par leurs actions, trop ordinaires et parfois si malveillantes pour autrui, le serment, extraordinaire, fait d'obéissance et d'exemplarité dans le service de Dieu ?

Je suis , pour ma propre gouverne, athé de confession, et socialiste par la foi.

J'ai attendu, comme toi Matthieu, pendant très longtemps, beaucoup d'exemplarité des hommes politiques que je pensais servir : Je n'étais pas seul dans la jeune église des MJS. Nous étions nombreux à preter le concours de nos mains qui distribuaient des tracts et collaient des affiches, de nos jambes, qui battaient le pavé des manifestations, ou de nos têtes, qui tentaient de rédiger des tracts et un peu de doctrine militante, pour aider nos ainés que nous pensions les plus dignes de nos semblables.

Nous étions les jeunes sacristains dociles au service de puissants prélats, nous préparions les grands messes des chefs de l'Eglise socialiste que sont les meetings électoraux des campagnes politiques. Nous organisions les groupes de jeunes croyants, comme on prépare une messe. Répendant l'encens de nos nobles idées autour de nous. Pour attendre de recevoir l'hostie délivrée par nos prélats quand ils gagnaient des élections, voyant s'entrouvrir là les portes du paradis socialiste.

Après avoir réalisé la médiocrité générale du personnel politique de ma région d'origine (la région PACA), les heureuses exceptions de socialistes hors du commun fidèle à leur baptème étant malheureusement trop rares, je me suis éloigné en 2000 de l'Eglise du socialisme...Comme beaucoup de camarades qui renoncèrent à une Eglise socialiste en dévoiement...Le clergyman Jospin, protestant de part sa foi, ne pouvant rien pour nous ramener vers le troupeau.

Certains choisirent, comme je le fis, la prédication syndicale de l'humble missionnaire du monde du travail que j'espére avoir pu devenir depuis...essayant de devenir donc, un moine soldat de la fonction publique en lutte pour la protection de mes semblables, au travail donc.

En 2006, j'ai eu cependant une révélation fulgurante, qui m'a amené à revenir au sein de l'Eglise des socialistes : le Socialisme vaut mieux que ses dirigeants, le socialisme, n'ayons pas peur de l'affirmer, vaut même possiblement mieux que tous les socialistes réunis.

Qu'importe donc les errements de nos chefs, leurs vilaines querelles, leurs haines recuites qui les font se combattre entre eux au lieu d'utiliser leur énergie à malmener l'adversaire. Qu'importe le temps passé et les petits sacrifices pour aider à faire élire celles et ceux d'entre nous qui ne se révèleront à la longue, pas forcément pire, mais assurément absolument pas meilleurs que leurs semblables. Qu'importe aussi les rivalités entre militants, entre ceux qui jouent des coudes dans les flancs de leur voisin pour s'assurer une place un peu plus prêt de l'autel de Solférino, pour embrasser l'anneau sacré de nos évèques. et devenir leurs affidés les plus serviles.

Qu'importe donc tout cela si nous continuons à servir inlassablement des idées nobles, justes; pacifistes et égalitaires qui forment notre idéal humain. Nous ne changerons pas les hommes, nous ne les sauverons pas d'eux mêmes, mais peut etre changerons nous leur monde.

Le socialisme nous sauvera donc, in fine, des socialistes; Gardons la foi.

Amen

Amitiés fraternelles

Boris

PS : ce texte est écrit avec un brin de second degré...mais avec une vraie sincérité.

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