jeudi 12 mars 2009

le petit homme


Chers tous,

En ces temps de grogne sociale, on sent les français épidermiques par rapport à la politique du gouvernement et de notre omniprésident. Très soucieux d’une crise mondiale qui fond sur nous comme une lame de fond prête à tout emporter…

Vous êtes surement nombreux à échanger avec vos amis, collègues ou membres de votre famille sur les ravages d’une politique de casse sociale…privative de liberté…et qui semble faire fausse route dans sa gestion d’une crise mondiale qui a invalidé brutalement le chemin ultra - libéral adopté économiquement et socialement depuis de trop nombreuses années…la crise est sur nous. Nous ne savons pas encore où nous nous trouvons dans ce cyclone social qui commence à souffler fort…au risque de nous retrouver un peu désorienté.

Je reçois, certainement comme vous tous, de la correspondance par courriel. Des amis de France et d’Outre mer m’écrivent pour me dire leur scepticisme et leur colère. Ils ne sont pas tous nécessairement encartés. Affiliés à un syndicat ou à une association. La plupart sont de simples citoyens en colère…des copains, copines et de bons camarades avec qui d’ordinaire nous échangeons sur d’autres sujets moins politiques.

De nombreux amis qui, comme moi, ont choisi le service public, c'est-à-dire le service du plus grand nombre via le service de l’Etat…sentent un farouche sentiment de révolte monter en eux…c’est pour certains un sentiment enfoui qui ressurgit alors que l’heure sociale est grave…ou une inquiétude permanente qui affleure particulièrement en ce moment...et pour d’autres un sentiment nouveau. Urgent. Impatient. Presque brulant. Dans ces moments d'urgence sociale, ces serviteurs de l'Etat se sentent l'envie de se délier de leur traditionnelle obligation de réserve. Et on les comprend.

Mettre des mots sur ce sentiment est une première étape. Qui soulage momentanément par la création d'une littérature de la révolte. Mais appelle d’autres luttes. Je l’espère politique. Au risque d’en nourrir de plus violentes.

Voilà un texte envoyé par un de ses amis en colère. Travaillant dans un ministère régalien. Un texte poétique et engagé...texte coup de poing en forme de Pamphlet.Une tradition de révolte qui remonte aux lointaines mazarinades, et qui retrouve des couleurs...rouges évidemment en ce temps de grogne sociale... Embarquez vous sur le navire de la colère avec ce texte de Franck M. sur le "petit homme".

Amitiés fraternelles

Boris






Le petit homme


Petit homme replet, claudiquant dans le vent,
Aime tant le conflit qu’il s’en est fait métier,
Petit roquet amer au service des grands,
Aime tant le marché qu’il s’est fait argentier.

Loques soliloquantes ils marchent à l’oblique,
Ces cadavres vivants, hirsutes alcooliques,
Ces victimes sans nom de la nuit libérale,
Ces maudits de la soupe habitant dans leurs malles.

Petit fennec félon, cherchant chemin des preux,
Boit les ordres divins à la lie du calice,
Petit renard haineux contre les partageux,
Fait de la police sa docile milice.

Mendiant le centime pour payer leur sentine,
Dans un métro puant ils récitent comptines,
Hantés par le trépas à l’heure du repas,
Au détour d’une rue, tombent un peu plus bas.

Petit insecte en chef de secte politique,
Dans l’immédiateté, il plonge ses racines,
Petit pou cathodique il fait du médiatique,
Son unique viatique, béni des flamines.

Dans un vin frelaté, ils cherchent la chaleur,
Et l’instant d’un moment, ils en oublient la peur,
Avant que les poisons dessinant leur voussure,
En tapis les terrassent dans leur vomissure.

Petite taupe brune porte la francisque,
Dans les stades où il glane ses idées insanes,
Petite pie zélée sait vendre l’Amérique,
En tous lieux où sévit l’engeance courtisane.

Dans le noir de l’hiver et la rigueur du soir,
Fauchés par la lourdeur d’un champ de désespoir,
Sombrant dans un rêve de douceur éternelle,
Ils s’éteignent transis, au milieu des poubelles.

Qu’il est beau ce pays de jeux et de miroirs,
Où d’aucuns voient venue la Fin de notre Histoire,
Alors que tant d’humains, dans nos villes mouroirs,
Célèbrent le retour d’une autre préhistoire.

1 commentaire:

  1. on croirait lire le labeur des "nuits d'encre" d'un certain Galouzeau dont manifestement l'auteur de ces lignes partage les névroses...

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