jeudi 2 décembre 2010

En direct de Varsovie : compte rendu subjectif du conseil PSE

Chers amis,

le conseil PSE a commencé ce matin. Il se déroule dans une atmosphère particulière, la neige tombant abondamment sur la capitale polonaise, certains leaders ou délégations ont du renoncer à leur voyage.

Pour la délégation française, Henri Weber, Catherine Trautman, ou Pouria Amirshahi sont bien présents. Martine Aubry n'a pas fait le déplacement.

Ce matin nous avons eu droit aux inévitables discours d'ouverture :

Les plus remarqués ont été ceux de Martin Schultz, président du groupe au Parlement et de Poul Rasmussen ;

Martin Schulz se montre égal à lui même, révolutionnaire de tribune, il a surement eu les mots les plus durs pour regretter que les leaders sociaux démocrates ne soient pas suffisamment présents à ce conseil, appelant à plus d'offensive et d'unité, stigmatisant le système financier et ses dérives : quel dommage que sa pratique du compromis parlementaire à Bruxelles le rende si peu crédible...Comme le disait avec ironie un de nos camarades de la FFE, c'est bien là le Guy Mollet allemand.

Poul Rasumussen a eu un discours plus équilibré, moins enflammé, mais avec plus de sincérité : il a par exemple martellé l'idée de la responsabilité de la finance dans le déclenchement de la crise, indiquant que la tendance actuelle au renversement fallacieux des responsabilités devait être dénoncée : Aujourd'hui, le discours politique dominant voudrait faire des Etats, désormais endettés, les responsables du déclenchement de la crise...

La crise est bel et bien en train d'aboutir au resserement du champ d'action public, fruit des restrictions budgétaires, tout comme au réveil des populismes : Poul a stigmatisé le racisme ou la xénophobie de certains gouvernements européens de droite actuels ou de leurs alliés parlementaires : l'Italie avec la Ligue du Nord, la Roumanie de Basescu, certains partis flamands de Belgique, et la France...bien que sur ce point Poul ait préféré cité le front national plutôt que Sarkozy (différence de degré ou de nature dans la xénophobie ?)...

Rasmusen a indiqué que les périls pour l'Europe étaient bien réels face aux extrèmismes, et que le "retour en arrière" est toujours possible, alors qu'on croyait le temps des périls pour l'Europe révolu depuis la guerre et l'installation de la paix durable en Europe.

Avoir plus de gouvernements sociaux démocrates est la condition d'un changement de politique européenne à Bruxelles, le programme du PSE étant désormais clair (manifesto) et formant une bonne plateforme de revendications : la taxe financière est la mesure phare de ce programme et le PSE continue à en faire abondamment la promotion.

En coulisse, les camarades permanents au PSE à Bruxelles ont décrit un Poul Rasmussen ayant retrouvé de l'énergie depuis une année, ayant multiplié les déplacements et les rencontres, après une année 2009 où la défaite aux européennes l'avait affecté.

Par contre, nul ne sait aujourd'hui s'il souhaitera être en lice en cas de primaires organisées au niveau des partis du PSE pour la désignation d'un candidat commun pour la présidence de la commission :

La grande affaire de ce conseil est d'arriver à voter le principe de primaires au niveau du PSE et de mettre en place un groupe de travail dès la fin du conseil pour en préciser les contours.

Visiblement tous les partis européens ne sont pas d'accord sur le principe et le contenu des primaires...Le suspense sur ce point est donc entier...

Amitiés socialistes

BorisCompagnon

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