jeudi 2 décembre 2010

Willy Brandt intime




Hier sur Arte a été diffusé le documentaire "les deux vies de Willy Brandt", insistant sur la personnalité extrêmement secrète de cet homme politique allemand, le premier chancelier à diriger un gouvernement Social démocrate en Allemagnedepuis la guerre (1969-1974).

Son parcours personnel est celui d'un être solitaire, à l'enfance douloureuse, s’étant construit dans une forme de lutte contre l’adversité permanente...un homme aussi dont l'engagement social-démocrate a commencé très tôt avec son adhésion chez les jeunesses ouvrières socialistes. Willy Brandt est un pseudonyme, adopté quand, résistant, il avait dû quitter l'Allemagne nazie, cet homme traqué ayant eu à s'inventer "une nouvelle identité" pour fuir à la fois les soldats nazis et également son enfance tourmentée. Son parcours a inspiré nombre de ses grands choix de politique intérieure et internationale.

L’ostpolitik a vraiment débuté avec la génuflexion de Varsovie le 7 décembre 1970, le jour où Brandt s’est agenouillé devant le monument aux morts du ghetto, donnant là un signal symbolique fort d’une Allemagne prête à regarder son passé en face, et tendant la main aux pays de l’Est, agissant ainsi pour l'unité de l'Europe. Cette politique internationale lui permis d'avoir le prix Nobel de la paix en 1971.

le documentaire montre aussi comme Brejnev et les soviétiques ont agi, y compris en mandatant des espions en Allemagne de l’Ouest, pour soutenir Brandt dans chacune des crises politiques qu’il a enduré.

Sa démission du poste de Chancelier en 1974, liée à la révélation qu’un de ses plus proches collaborateurs était un espion est allemand, révèle à la fois tout le sens de l’honneur de cet homme, mais aussi la complexité de son rapport avec la réalité :

En démissionnant, Brandt évitait que ses « secrets » privés soient révélés sur la place publique, préférant donc renoncer au pouvoir alors que son action gouvernementale était appréciée, plutôt que d’être confronté à sa part d’ombre.

Ses dernières paroles sur son lit de mort furent pour déshériter ses enfants…comme si la solitude de son destin devait définitivement être scellée aux portes de la mort

Amitiés

Boris Compagnon

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