mardi 7 septembre 2010

A propos de l'initiative de soutien de DSK, "Antoine Pinay c'est moi"







chers tous,

Au sein de la fédération des français de l'étranger du PS, deux sénateurs et un groupe de militants ont pris l'initiative de lancer un comité de soutien à la candidature de DSK. Nous avons été un certains nombre à trouver cette initiative prématurée et mal venue : les socialistes doivent penser à batir leur projet d'idées avant de désigner celle ou celui qui le portera et le défendra.

Un camarade des Etats Unis, René F., a pu interpeller publiquement le sénateur Richard Jung, à l'initiative du comité de soutien pro DSK pour critiquer vertement le procédé. René F. a pu ainsi analyser "qu'à défaut de pouvoir diffuser les idées et la parole de Strauss Kahn, on va essayer de faire monter la mayonnaise. On va créer une attente, raconter une histoire. Et cette histoire, on la connait, c’est un grand classique de la vie politique française : c’est le fameux truc de l’homme providentiel. Dans les années 30, il y avait la version de droite et réactionnaire de l’homme providentiel. Le slogan de l’époque : « C’est Pétain qu’il nous faut ». Maintenant, c’est fait, nous avons une version de gauche et démocratique de l’homme providentiel : « C’est Strauss Kahn qu’il nous faut ». Comme quoi, on n’arrête pas le progrès".

Le mythe de l'homme providentiel est une figure récurrente de la vie politique française. De Napoléon, à Pétain, en passant par Antoine Pinay, on retrouve ce mythe politique, particulièrement présent en période de crise politique, sociale ou morale...

Je reviens donc dans le texte d'aujourd'hui sur le mythe politique d'Antoine Pinay, à laquelle une candidature DSK pourrait s'apparenter.

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Chers tous

La référence à l'homme providentiel est un des grands mythes politiques par excellence, décrit par Raoul Girardet, historien français dans son classique "mythes et mythologies politique"

C'est une lecture qui a participé de la formation du jeune étudiant en sciences politiques que j'ai été jadis.

Le "mythe du sauveur"dont Pétain est identifié comme une figure majeure, au même titre qu'Antoine Pinay d'ailleurs, qui est cité dans le livre, a donc une grande place dans le panthéon d'idées français. Et c'est comme cela que j'ai perçu la référence de notre camarade René, sans penser une seconde que DSK pourrait être un tenant de l'idéologie frelatée du "travail famille patrie"...René, mais on le connait très bien, joue cependant avec adresse de l'ambiguité, en esprit fin et ironique qu'il est authentiquement :

Antoine Pinay est la figure politique par excellence du bon gestionnaire rassurant, du bon père de famille, de l'homme qui possède la science économique, qui plait au marché et sait en imposer aux puissances économiques qui gouvernent le pays et l'Europe d'alors.

Les grands emprunts Pinay, en 1952 et 1958, laissèrent ainsi son nom dans l'histoire, tout comme le passage au nouveau franc qu'il organisa en tant que ministre des finances du général De Gaulle.

Nous devons donc puiser dans les trésors de notre culture politique, pour regarder avec distance tout mythe du sauveur organisé; Un mythe que l'on ressort souvent en temps de crise et de doute profonde (avec d'ailleurs ses corollaires, le mythe de l'age d'or, ou celui de l'unité...). Jacques Julliard dans "pour repartir du pied gauche", n'a t il pas analysé la crise actuelle comme une crise de civilisation qui a mis à bas les valeurs qui fondaient notre société (et que je veux voir comme celle de l'égalité, et de la fraternité...)


Notre culture politique, celle notamment de ceux qui comme moi viennent au départ de la "deuxième gauche", a toujours préféré s'attacher d'abord aux idées avant de penser au choix des hommes pour les incarner.

Je constaterai simplement, et pour en revenir à DSK dans cette conclusion, que notre "socialiste du FMI" (laformule étant déja sujette à controverse tant cette institution a contribué à la mise en place de politiques libérales) s'est gardé de toute intervention publique trop fréquente dans le champ du débat public ces dernières années, et qu'on ne connait ni ses intentions, ni a fortiori les bases de son programme détaillé d'action ou d'idées à l'heure qu'il est...Certes, certains lui font confiance, et DSK de s"écrier en se rasant le matin, devant sa glace, "Antoine Pinay, c'est moi".

Finalement, à deux ans du terme de 2012, et alors que le projet socialiste ne sera connu qu'en Mars comme nous l'a annoncé Martine Aubry, nous en sommes finalement réduits à commenter des rumeurs...et nous avons surement mieux à faire : par exemple lire le texte sur la convention internationale qui est discuté aujourd'hui en BN !!

Amitiés socialistes

Boris

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