lundi 21 juin 2010

au delà de la rénovation - propositions d'amendements




Chers camarades, Chers amis,

Le jeudi 24 Juin nous devrons nous déterminer sur le texte adopté par le conseil national le 8 juin et portant sur « la rénovation ».

Nous avons été relativement nombreux à nous exprimer au cours de l’année 2009 sur les questions touchant à la rénovation, et très peu lors de ces dernières semaines à évoquer le texte adopté par le conseil national sur notre forum. Pourquoi ce paradoxe apparent ?

Certainement parce que le texte sur la rénovation contient des avancées importantes, et que les militants marquent par leur relatif silence de ces derniers jours une forme d’approbation tacite à la mise en place de mesures destinées, par exemple, au non cumul des mandats, à l’extension du principe de parité, ou à l’organisation des primaires destinées à unir les forces de gauche pour la présidentielle.

Peut être aussi parce que la désignation aux sénatoriales occupe l’énergie des candidats et des militants qui les soutiennent.


Enfin, parce que le débat collectif sur les conventions manque souvent de richesse et de diversité, le parti échouant à faire participer largement ses militants à l’élaboration de textes d’orientation ou de réformes, et se limitant à ne faire participer les militants que sur des votes d’approbation, sans réels enjeux, comme si tout avait été décidé déjà en amont, et que les militants ne devaient plus dès lors que jouer un rôle d’enregistrement docile des choix nationaux. La faiblesse de la participation des militants au vote sur la première convention portant sur un nouveau modèle de développement est à cet égard le signe de ce malaise collectif : Moins de 40% des militants de la FFE ont voté sur le texte, et notre fédération est pourtant dans une bonne moyenne de participation, certaines fédérations, comme Paris, ayant enregistré moins de 20% de participation.

Je voudrais donc ici encourager les sections et les militants à se saisir du texte pour en débattre, rappeler aussi les limites ou les silences d’un texte que j’approuve pourtant dans son architecture générale, mais qui ne saurait constituer le seul outil utile à une rénovation réussie des pratiques militantes au PS.

En conséquence, et pour lancer le débat, je propose plusieurs amendements fédéraux pour l’enrichir et éviter quelques unes des chausses trappes potentielles du texte :

Les pièges de la présidentialisation :

Un parti qui deviendrait uniquement une écurie de supporters dans la perspective, tous les 5 ans, de désigner et faire élire un président, manquerait surement l’essentiel de ce qui constitue le projet de la gauche, la transformation sociale pour une société égalitaire, ce qui ne saurait se limiter au choix d’un homme ou d’une femme comme chef de l’Etat.

A cet égard, il faut se féliciter que le texte sur la rénovation ait placé comme préalable à la désignation la définition d’un projet, puisqu’une convention programmatique, dans le premier semestre 2011, aura pour fonction de donner un projet au parti qui devra être repris par le candidat : Pole d’investissement public, juste échange, impôt universel et citoyen fruit de la fusion de l’impôt sur le revenu et la CSG, Nouveau modèle d’éco- consommation et d’éco – production, réforme des institutions internationales, rééquilibrage des rapports Nord Sud, réarmement de l’Etat, voilà quelques uns des thèmes politiques qui semblent nécessaires en ces temps de crise mondiale pour apporter un projet de réponse cohérent et alternatif à celui de la Droite qui ne nous propose l’austérité budgétaire comme seul viatique politique et social…

Il serait nécessaire également que le choix institutionnel d’une 6ème république (ou du maintien d’une république excessivement présidentialiste) soit fait au moment de la rédaction du programme des socialistes et que des engagements des candidats soient pris sur ce point majeur de rénovation. Curieux d’ailleurs de constater qu’Arnaud Montebourg, partisan déclaré de « la 6eme » au NPS, soit aujourd’hui si discret sur cette question dont il a été un des artisans essentiels

http://lalignerouge.blogspot.com/2009/06/les-primaires-au-ps-ne-renoveront-pas.html

Le PS aujourd’hui ou les limites de la SFIO et celles d’un parti centralisé :

J’ai déjà beaucoup écrit sur les travers du parti qui aujourd’hui souffre de trois maux principaux : trop grand centralisme d’élites politiques auto-désignées par l’appareil, qui limite la légitimité des instances nationales (BN et SN), trop grand poids des élus locaux et des baronnies locales, qui limitent l’apport doctrinal en cantonnant le parti à la gestion des « affaires locales ». Absence de diversité sociale.

Quelques renvois sur mon blog sur ces questions :

- L’absence de diversité sociale… http://lalignerouge.blogspot.com/2009/02/changeons-les-socialistes-oui-la.html

-…Qui fait du parti socialiste le parti des inclus http://lalignerouge.blogspot.com/2009/12/ps-le-parti-des-inclus-de-la-promotion.html

- Le poids excessif des élus locaux (un élu local pour 3 militants), qui empêche l’émergence d’une ligne politique claire et dont le mandat unique permettrait à la fois l’apport de sang neuf et surtout un partage clair des rôles : les élus nationaux ayant vocation à porter une définition politique de la ligne du parti, les élus locaux ayant pour rôle de faire infuser le meilleur des pratiques et réformes locales pour une ligne politique claire les prenant en compte…

http://lalignerouge.blogspot.com/2009/09/mandat-unique-au-ps-une-petite.html

http://lalignerouge.blogspot.com/2009/10/pour-le-mandat-unique-dans-un-parti-de.html


- Des propositions d’amendements en conséquence :



*En faveur de la diversité sociale : le parti doit redevenir d’abord un lieu de formation des militants : le texte de la rénovation parle seulement « d’une nouvelle école de formation » destinée aux élus. C’est une erreur de limiter la formation aux nouveaux candidats, car se faisant, on sacrifie complètement la logique de formation des militants, et on donne une trop grande faveur à l’héritage socioculturel ou au capital sociopolitique de départ, pour la désignation des candidats.

Je propose l’amendement suivant : Amendement numéro 1 « la nouvelle école de formation devra investir massivement dans la préparation des militants à l’exercice de leurs responsabilités internes (comme futurs cadres du parti) ou externes (en tant que candidats du parti), ce faisant, un Kit de formation sera remis à tous les militants entrant au parti, la section sera le premier lieu de l’introduction à la formation politique des militants et une formation fédérale devra être proposée systématiquement à tous les militants dans les 2 ans suivant leur entrée au parti. Les équipes de formateurs du national seront renforcées pour proposer un rendez vous de formation annuel au niveau fédéral »

Amendement numéro 2 : La diversité sociale passe par l’entrée au parti de militants issus du monde associatif et syndical. Un parti plus représentatif est un parti qui s’ouvre sur la société

« Afin de renouveler les effectifs de militants et de s’ouvrir à la diversité sociale, le principe de la double adhésion associative ou syndicale en plus de l’adhésion au parti, devra être encouragée et stimulée : à cet égard, une réduction du montant de l’adhésion à verser au PS sera accordée au vu des cotisations syndicales ou des adhésions à des associations de gauche »


*Pour le mandat unique : Amendement numéro 3 : « Le principe du mandat unique doit constituer le cap politique majeur du renouvellement des élites politiques. A cet égard, à la suite des élections de 2017, le non cumul entre une fonction nationale et une fonction locale devra être mis en place »

* En faveur de la diversité politique :
Amendement numéro 4 : Le principe de la proportionnelle au sein de notre parti n’est pas qu’une lubie de minoritaire mais bel et bien le reflet de l’expression de la représentation de la gauche dans sa diversité, ce qui constitue d’ailleurs un des principes de notre histoire commune. Si le principe de la proportionnelle a été préservé dans le texte final adopté par le conseil national (le principe majoritaire étant plutôt privilégié dans la version initiale d’Arnaud Montebourg), il me semble qu’un amendement de principe pourrait inscrire sa nécessité dans nos lignes politiques directrices, afin d’éviter ce « culture du chef » qui est le propre de la culture politique de la droite, et dont la présidentialisation de notre parti pourrait malheureusement porter le germe :

« Le vote sur les motions est la marque de la diversité politique de gauche réunie au sein du PS. Le maintien du principe proportionnel dans la désignation de nos instances de direction nationales ou fédérales demeure la garantie d’une expression large de nos diverses sensibilités »

Et donc de manière complémentaire, je propose un Amendement numéro 5 : sur le Calendrier et la forme des congrès : Après « Le temps de préparatifs des congrès sera raccourci » rajouter/modifier « sans pour autant empêcher la nécessaire phase des contributions, reflet de notre diversité politique »

*Des amendements pour les français de l’étranger


Comme à pu le faire notre camarade Pierre Yves Leborgn, dans son message du 8 juin, nous proposerons également en section des amendements plus en rapport avec notre situation de français de l’étranger :

Des « amendements ciblés faisant entrer les Français de l’étranger dans le texte, notamment sur les modalités de création des bureaux de vote pour les primaires à l’étranger et aussi sur la possibilité pour les Conseillers à l’Assemblée des Français de l’Etranger membres du PS de parrainer l’un ou l’autre des candidats aux primaires, à l’instar des maires, Conseillers Généraux, Conseillers Régionaux et parlementaires PS »

Je laisse le soin à toutes et tous de librement débattre sur ces premières propositions d’amendements pour une rénovation plus aboutie, et qui aille bien au delà du seul texte sur la rénovation.

Amitiés socialistes

Boris

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