samedi 12 juin 2010

Les trois sens de l'engagement associatif.

En tant que candidat au conseil d'administration de l'association ADFE - FDM, j'ai tenu à apporter des précisions sur ma façon de concevoir mon engagement auprès de cette structure qui représente les français de l'étranger autour de valeurs de gauche.



La spécificité de notre association est connue depuis la Charte de Cachan : Elle réunit des français du monde autour du même ciment de valeurs de gauche, mais sans esprit excessivement partisan : L’appartenance à un parti politique, l’envie de s’engager politiquement (au PS pour une moitié environ des adhérents, mais aussi auprès des Verts, d’Europe Ecologie, des radicaux de gauche , du front de gauche…) ne doivent pas être considérées comme un « handicap » à une candidature mais ne sauraient constituer la seule motivation possible pour animer une association qui se distingue des partis.



Face à l’isolement absolu ou relatif que peuvent ressentir les français disséminés dans le monde, les structures de l’Etat, consulaires ou éducatives, les relais professionnels ou les cercles familiaux, ne suffisent généralement pas complètement à répondre à ce besoin humain de partage, au désir de se retrouver ensemble, pour agir dans la vie de la cité ou simplement se vivre un moment ordinaire et fraternel de convivialité entre français et francophones (l’ouverture aux francophones permettant également de s’ouvrir au-delà de notre communauté vers ceux qui possèdent la même langue en partage).



Quand à l’ADFE – FDM de Pologne nous organisons une soirée jeux, qui nous permet de nous retrouver dans un des bars à vin de la capitale, quand nous organisons un concert de chanson française, ou une soirée de solidarité en faveur des plus démunis (avec ATD Quart Monde), je crois que nous ne sommes nullement dans un champ politique, au sens où ne nous n’avons l’ambition de représenter personne que nous même, et l’envie toute simple de nous retrouver et d’étendre le réseau des français de Pologne.



Je crois que de nombreux membres de l’association FDM sont présents à l’association par simple sens du partage humain. C’est le premier sens de l’engagement associatif, le plus large et le plus rassembleur.



Bien entendu, la représentation assurée auprès des commissions consulaires ou des commissions de bourse des Ambassades de France dans le monde par les membres de notre association relève déjà davantage d’une démarche citoyenne auprès des institutions représentantes de l’Etat à l’étranger. Etait ce déjà de la politique ? Je ne le crois pas complètement. Même si cela s’en approche.



L’action sur le quotidien, sur les bourses, les aides, les conditions de sécurité des français à l’étranger, sur la protection sociale, le service rendu par l’Etat à l’étranger, relèvent davantage d’une action locale qui cherche à agir sur les conditions de vie collective dans la cité, mais qui n’est en rien partisane. C’est le second sens de l’engagement associatif, celui du citoyen cherchant à agir dans la cité, auprès de ses concitoyens.



Chez les nombreux membres de l’association qui refusent l’appartenance ou l’encartement à un parti, par méfiance à l’égard des appareils, par désir de rester libre dans leurs choix politiques, ou qui simplement n’en éprouve pas la nécessité, on retrouve cependant souvent cette volonté d’agir localement pour la communauté française dans sa diversité.



IL reste un troisième niveau d’engagement, celui qui pousse certains d’entre nous à briguer un mandat de conseiller à l’Assemblée des français de l’étranger, qui les amène à faire campagne, à partir à la rencontre des électeurs, à porter un message souvent alternatif à celui des candidats adverses appartenant à la droite (l’apolitisme étant toujours de droite quoi qu’on en dise)



Ces conseillers possèdent aussi un rôle déterminant dans la désignation des sénateurs des français de l’étranger. C’est le rôle le plus politique dévolu à certains d’entre nous. Et si tout le monde ne ressent ni l’envie, ni l’ambition ou le souci de représenter les autres dans une assemblée, je crois que tout le monde respecte néanmoins ceux qui donnent de leur temps et de leur énergie au service de cette représentation des autres.



Les choix du gouvernement actuels, les mesures prises pour restreindre l’action de l’Etat, démanteler progressivement certains services offerts aux français de l’étranger (délivrance de titres rendue difficile, aides sociales en retrait, instituts culturels en péril, lycée sous contrainte budgétaire d’une gratuité mal pensée), ne peuvent nous laisser indifférents ; En tant que citoyens, membres de l’association, syndicalistes ou militants politiques, l’engagement civique en faveur de la participation électorale de tous pour une participation record aux échéances électorales à venir en 2012, alors que nous aurons pour la première fois la possibilité de voter pour des députés de l’étranger, dépasse largement le cadre associatif, et elle sera historiquement particulièrement nécessaire pour changer enfin de politique.



FDM ADFE aura aussi surement un rôle rassembleur auprès des français de l’étranger qui souhaiteront apporter leur voix à la gauche réunie pour permettre l’alternance.



Pour conclure, un membre du Conseil d’administration de l’ADFE FDM doit pouvoir comprendre et aider au rassemblement des membres de l’association qui partagent un, deux ou trois de ses différents niveaux d’engagements . Aucun ne me parait plus noble ou plus intéressant l’un de l’autre. Les trois engagements, pour plus de convivialité et de partage au sein de la communauté, pour la bonne gestion des affaires de la communauté dans la cité, ou pour la représentation des français dans une assemblée, me semblent parfaitement complémentaires même si distincts les uns des autres.



A titre personnel, mes choix politiques sont connus (et Vincent les connaît puisque je lui ai écrit pour lui préciser). Mais ils passent au deuxième plan de mes choix associatifs dans ma motivation : Je n’ai pas peur d’affirmer d’ailleurs que l’action associative ou syndicale procure surement plus de satisfactions immédiates, et d’avancées concrètes, que l’action politique et militante, même si celles-ci n’en demeurent pas moins aussi nécessaire à la vie du citoyen engagé que je suis.



C’est donc l’envie de travailler collectivement avec les membres de l’association de divers pays et sensibilités, qui m’anime aujourd’hui et motive ma candidature au Conseil d’Administration pour aider aussi au renouvellement des énergies et à l’apport de sang neuf.



Amitiés associatives


Boris



36 ans. Candidat au CA de l’ADFE – FDM

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