vendredi 18 juin 2010

La vérité du terrain - France Mexique - une leçon de politique

Chers amis, Cher(e)s supporters(trices),
La fameuse « vérité du terrain » a éclaté hier à la Coupe du monde ; La
presse a parlé de « Summun du Néant»  (Sofoot.fr) , de « La pelle du 17 Juin », le journal l’Equipe titrant sur « les imposteurs » de l’équipe de France, défaits par de valeureux mexicains virevoltants
 
Comme Vincent Duluc,  journaliste de l'équipe, nous pouvons aujourd’hui ressentir «  le malaise dû à l’éclatement de la vérité" :

 "cette équipe de France n’a rien dans les jambes, pas grand-chose dans
le ventre, et pour la tête, on évitera de se prononcer"

L’impression est prégnante d’une équipe qui n’en est plus une, gonflée de ses différents égos, harassée par les caprices de ses divas, et avide de recettes en sponsoring (18 Millions d’euros seront à distribuer entre les joueurs et le Staff, fruit des recettes publicitaires autour de la « marque » Equipe de France pour une seule année…beaucoup pour une équipe qui aurait gagné...infiniment trop pour une équipe quasi éliminée de la coupe du monde)
 
Une équipe qui n'est qu'un mirage de football, et qui fonctionne comme un moche puzzle composé de 11 pièces dissemblables et mal emboitées.

 Qu’en penser sur un plan
politique ? Que le football reste l’opium du
peuple et qu’il ne s’est rien passé d’important hier soir qui
intéresse la marche du monde ? Ce serait un peu court et méprisant pour
ceux qui voient le football comme l’expression d’une culture
populaire authentique, qui permet  au Foot d’être, comme la
politique, ce « lieu de résolution pacifique des conflits
collectifs ». Un terrain politique où les valeurs prennent pour nom, le
dépassement de soi, le culte de l’effort en commun, l’oubli des
individualités au profit du collectif, un lieu footballistique
 possiblement de gauche donc.

Peut être a-t-il manqué à nos stars du football business d’aujourd’hui un peu de l’humilité propre aux vrais champions, un peu des authentiques valeurs de ces grands besogneux du football français de la fin des années 90, les Deschamps, Thuram,  Blanc et autres infatigables soutiers du milieu de terrain et de la défense (car la victoire de 98 est celle pour moi du bloc équipe plus que celle de Zidane), qui ont permis au football français "solidaire" incarné par Aimé Jacquet, archétype de l’instit de gauche des campagnes, éleveur de champions, et défenseur du dépassement de soi au profit des autres,  de gravir des montagnes et de porter haut les valeurs de la France « black blanc beur » le temps d’une communion collective un soir de Juillet 98.
 
On a aimé croire en cette France là, peut être fictionnelle, ou trop exagérément magnifiée dans des joueurs déja surpayés, mais dotée d’un beau symbole politique autour de "l’union dans la diversité".

 L’équipe de France de 2010 est plus que jamais « Black Blanc
Beur » dans sa composition. Mais loin d’une union des diversités au
sein d’un collectif, c’est à l’addition d’individualités sur un terrain qu’on a assisté hier, comme si, en 10 ans, l’équipe de France s’était résignée à n’être plus que le produit de son époque et de ses dérives, un temps dédié trop souvent au pognon, au clinquant, à la vulgarité, à l'arrogance des puissants et aux fausses valeurs d’un individu démesurément roi et despéremmement seul.  

Franck Ribéry, le « Chti Francky »,  prolétaire du Nord
de la France, restera pour moi comme le symbole du naufrage de son équipe, victime de son égo démesuré, comme si les sirènes de l’argent facile, du mépris des autres, de la croyance au sauveur, avaient eu raison de son vécu et de ses origines, lui faisant oublier d’où il vient, qui il est, et qui croit en lui.
 
Ribéry, qu’as-tu fait de ta conscience (de classe) et des
promesses de ton baptême (social) ?

Rendez nous une équipe de France de gauche unie dans un collectif
soudé !

Boris
Supporter déçu qui va encourager ce soir l'Algérie
Depuis Varsovie  

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