vendredi 27 novembre 2009

Le rouge et le noir - Poésie de Franck M.




Le rouge et le noir


Mon Dieu c’est moi qui te parle en cette chapelle,
Donne-moi la force de vaincre mes faiblesses,
Mon devoir commande triomphe sans bassesse,
Mais ma peur et mon âme à ta voix me rappellent.

Si ce soir tu m’admets au royaume des morts,
Sache que mon orgueil n’est que cache-misère,
D’une vie sans soleils et du deuil qui m’enserre,
On n’entre dans l’arène qu’en serrant le mors.

Pardonne l’offense de mon habit doré,
Mais l’histoire et l’Islam brûlés d’Andalousie,
L’ornèrent richement, ignorant tes décrets.

A genoux j’implore ta promesse éternelle,
Mon épée ne combat que pour la parousie,
Dans le sable et le sang, donne-moi l’étincelle.


Je dois me relever j’entends que l’on m’appelle,
Puis je te vois enfin animal de mes rêves,
Sortant de ton toril pour un duel sans trêve,
Et déjà je devine ta fougue immortelle.

Il est encore tôt pour devenir intimes,
Tourne donc avec moi délicieux combattant,
Danse avec le fleuve de mes instincts mutants,
Et pour tous tes élans accepte mon estime.

Sous ton cuir mouillé de la sueur des grands cœurs,
La flamme de Minerve te fait impavide,
Noircissant ton regard d’un orage grondeur.

Et la foule te donne son assentiment,
Lorsqu’elle t’applaudit pour ta puissance avide,
Belle étoile brune, filant au châtiment.


Il est temps de s’étreindre en terrassant nos craintes,
Enlacés au milieu d’un temple de courage,
Ô animal sacré, fais-moi grand de tes charges,
Fais-moi digne du rouge dont ta peau est peinte.

Je veux sentir ton souffle réchauffer mes mains,
Et maculer mon corps de tes souffrances pourpre,
Puis te tourner le dos, provoquant ta bravoure,
Et deviner tes cornes caressant mes reins.

Baisse donc la tête pour tomber dans mes bras,
Que notre ultime assaut soit une apothéose,
Un sommet des sierras, une fin d’opéra.

Que cette lame en toi soit telle un instrument,
Dont tu sus te jouer tel un grand virtuose,
Et qu’elle t’ouvre les cieux vers le firmament.

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