lundi 9 novembre 2009

une réforme croupion, par François Nicoullaud

Aujourd'hui, je reproduis sur le blog le texte d'un expert des questions propres au réseau culturel de l'étranger, François Nicoullaud, président de l'ADFE-FDM, Ambassadeur et ancien directeur de la DGCID :


Le gros défaut de cette réforme croupion, c'est de créer en effet une agence culturelle qui ressemblera étrangement à l'actuelle CulturesFrance, et qui héritera donc de ses deux principaux défauts :

-être une agence sans réseau, au contraire de toutes les agences actives à l'étranger : AFD, AEFE, Ubifrance... ce qui fait qu'elle restera centrée sur les attentes des milieux parisiens de la culture, et que se prolongeront donc les tensions constatées entre le réseau de nos centres et instituts et CulturesFrance,

-être limitée au culturel au sens étroit du terme, puisqu'il semble bien en définitive que la coopération universitaire, scientifique et de recherche continuera à être gérée en direct par le quai d'Orsay. Pourquoi priver ces secteurs fondamentaux de notre action de la "souplesse" apportée par une organisation autonome? mystère...

Le conservatisme, la frilosité l'ont donc emporté en cette affaire. C'est en particulier dommage pour les personnels du réseau, qui finalement n'auront pas la chance d'accéder à la gestion de qualité que leur inclusion dans l'agence pouvait leur apporter : reconnaissance de leurs talents et carrières honorables pour les personnels d'encadrement comme pour les personnels locaux, les uns et les autres mal traités, et souvent méprisés, par un ministère des affaires étrangères qui ne les a jamais considérés comme faisant partie de "la maison". Là au moins, ils avaient la chance d'avoir leur propre maison!.

Et pendant ce temps-là, comme le souligne bien Boris Faure, l'assèchement des moyens de notre action culturelle continue...

françois nicoullaud

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire