vendredi 26 mars 2010

Le Gaullisme social, mort et enterré ? Sur Dominique de Villepin




Qui propose ?

« D’abroger le bouclier fiscal, de rédiger une charte pour réduire l’écart entre les salaires, d’augmenter la plus haute tranche d’impôt sur le revenu » ?

Martine Aubry ? Benoit Hamon ?

Non. Dominique de Villepin (cité par Libé) qui présentait hier les grandes lignes de son projet politique, inspiré d’un Gaullisme social bon teint, à l’appui du lancement de son « mouvement politique » en création.

Bien entendu Gallouzeau propose également de réduire les déficits publics au passage (cela ne mange pas de pain), et là c’est plus le fantôme d’Antoine Pinay qui est invoqué au baptême politique de ce nouveau parti de Droite.


Pourtant, que De Villepin se réfère au mythe du bon gestionnaire placide de l’Etat ou à la légende du Gaullisme social, il est toujours difficile de croire un homme de droite quand il prétend défendre une politique de justice sociale/

On se souvient parfaitement de Dominique de Villepin premier ministre d’un Chirac en fin de règne. Le deuxième mandat Chirac ayant incarné l’immobilisme le plus absolu, tout en ayant réussi à fédérer contre lui une très large partie de la jeunesse et de la société civile lors des mouvements anti-CPE.

Que l’on pense que le Gaullisme social est mort il y a quelque semaines avec la disparition de Philippe Séguin, qu’on le croit disparu, il y a 10 ans, avec le passage de vie à trépas d’un Jacques Chaban Delmas, il nous faut peut être craindre « le radical socialisme potentiel » d’un Villepin qui pourrait parler un langage de gauche en période électorale pour préparer une politique traditionnellement de droite.

Si ce positionnement politique ne ferait pas du bien à une candidature socialiste du centre de type DSK (mais faut il s’en plaindre ?), on peut cependant se féliciter que Nicolas Sarkozy ait trouvé un adversaire coriace dans son propre camp, et qu’une lutte fratricide soit de nature à diviser durablement la Droite ; Cependant, comme la division historique entre Chirac et Balladur n’avait pu accoucher d’une victoire de gauche aux présidentielles de 1995, la gauche étant sortie affaiblie des années Mitterrand, on ne peut uniquement se gargariser des divisions de l’adversaire pour parier sur nos victoires potentielles tant que nous n’aurons pas repris durablement des couleurs dans notre propre camp.

Compagnons, Camarades, il est temps de se retrousser les manches pour bâtir un projet socialiste cohérent en 2010.

Alors que les régionales sont passées, il serait certainement temps de parler aujourd’hui un peu plus ouvertement des conventions thématiques qui se préparent, semble t il, dans une trop grande discrétion qui n’est pas des plus réjouissantes…

Amitiés depuis « la gauche de la bordure » ;)


Boris

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